Une inspiration extraordinaire
Teresa Fisico
Il peut être ardu d’établir des objectifs et de persévérer pour les atteindre, même dans les meilleures circonstances. Parfois, les difficultés s’accumulent et il devient encore plus compliqué d’atteindre ces objectifs. Mais lorsque des gens aux prises avec ces difficultés déjouent le sort, leur exemple peut être une grande source d’inspiration pour tous. À l’aube de la nouvelle année, nous sommes inspirés par ceux qui songent déjà à leurs objectifs pour la Course de l’Armée du Canada de l’automne prochain.
Quand Teresa Fisico a fait le 10 km de la Course de l’Armée du Canada 2021 : Virtuelle à Petawawa (Ontario), c’était sa plus longue distance à vie et elle débordait de joie et de fierté quand elle a franchi la ligne des 10 km en compagnie de son fiancé. L’année d’avant, Teresa s’était donné comme objectif de faire le 10 km de la Course de l’Armée du Canada pendant qu’elle se remettait d’une opération au genou. Après des années à composer avec une affection rare aux articulations, Teresa s’est rétablie de son intervention chirurgicale et a repris plaisir aux activités physiques. Franchir la ligne d’arrivée virtuelle était le point culminant d’un travail mental et physique acharné.
Pouvez‑vous me parler un peu de votre intervention au genou; quel était le problème? Étiez‑vous très active avant cela?
Au début de la trentaine, j’ai développé une affection rare des articulations appelée synovite villonodulaire pigmentée (SVNP pour faire plus court). On ne sait pas grand-chose sur la façon dont elle apparaît. Elle peut se manifester sur n’importe quelle articulation, et dans mon cas, ça a été le genou gauche. Essentiellement, la membrane de mon articulation au genou (la synoviale) prolifère, ce qui cause une accumulation de tissus et forme des tumeurs bénignes. Le traitement le plus efficace consiste à enlever chirurgicalement la synoviale, en espérant que ça revienne à la normale. Mais dans bien des cas, il y a une récurrence après l’intervention. Je compte certainement parmi les chanceux.
Avant la SVNP, j’étais une personne généralement active qui aimait l’activité physique. Puis, du jour au lendemain, mon genou a commencé à devenir de plus en plus enflammé, enflé et raide. Il a fallu quelques années pour trouver ce qui n’allait pas. La douleur était intermittente, mais quand elle était présente, c’était débilitant. Je pouvais passer d’un moment où je pouvais marcher sans problème à un autre où j’étais incapable de mettre le moindre poids sur mon genou, et ce, en quelques secondes. Alors c’était difficile de maintenir un niveau d’activité physique sans craindre d’aggraver mon cas. Il a fallu environ trois années pour avoir un diagnostic, et cinq autres années pour avoir mon intervention chirurgicale. Pendant ce temps-là, j’ai pris BEAUCOUP de poids. Je pense que je me suis rendue jusqu’à 275 livres à mon plus gros.
Comment était le processus de rétablissement, et comment vous êtes‑vous poussée à devenir plus forte et demeurer positive afin d’en arriver au point où vous avez pu faire la Course de l’Armée de cette année?
Pour être honnête, le rétablissement, ça n’a rien de plaisant. Je crois que quiconque est passé par un rétablissement vous dira la même chose. Manifestement, il est important de gérer la douleur de façon responsable, mais c’est beaucoup plus dans la tête que ça se passe. Vous devez vraiment garder à l’esprit ce que vous souhaitez devenir ainsi que vos objectifs et buts pour persévérer durant les exercices prescrits sachant qu’avec chaque mouvement douloureux, vous contribuez à quelque chose d’important. Il m’a fallu environ un an pour arriver au point où je pouvais vraiment commencer à pousser mon esprit et mon corps au-delà de la récupération du genou et à me concentrer sur ma condition physique globale. J’ai commencé à travailler avec un entraîneur à l’automne 2020 dans le but de faire le 10 km de la Course de l’Armée du Canada l’année suivante.
Comment c’était de finir votre 10 km à la Course de l’Armée du Canada? Quelles étaient vos émotions et pensées à ce moment?
Je me suis lancée avec pour unique objectif de finir ma course, peu importe le temps que ça me prendrait. J’ai vraiment apprécié chaque foulée, puisque je rêvais seulement d’être capable de courir tout juste un an plus tôt. Je faisais simplement des petites vérifications avec moi‑même. « Est-ce que je suis OK? Le genou tient bon? Les poumons vont bien? » Je m’assurais que la réponse à ces questions était toujours « oui ». Si la réponse était « non », je n’avais aucun problème avec le fait de marcher un peu. Mais ça n’a pas été le cas – j’ai couru tout le long. Au moment où nous avons franchi la marque des 9 km (je dis « nous » parce que mon merveilleux fiancé était avec moi tout le long), j’ai été surprise de voir que j’avais encore autant d’énergie. À 100 mètres de la fin, nous n’avions plus de jus, et quand ma montre a sonné pour indiquer que nous avions franchi 10 km à 1 h 11 min 12 s, j’ai éclaté en sanglots! ? Je n’en revenais pas! C’était une cascade de joie, d’appréciation et de fierté, tout en même temps. C’était ma plus longue distance de course à vie. Même à l’entraînement, je n’avais jamais fait plus de 7 km. C’était irréel. Absolument irréel.
Pourquoi avez‑vous choisi la Course de l’Armée du Canada? Pourquoi cet événement est‑il important pour vous? Aviez‑vous déjà fait la Course de l’Armée auparavant?
Je n’avais jamais fait la Course de l’Armée, mais mon fiancé (un membre des Forces armées canadiennes en service actif) et ma belle‑fille l’ont déjà faite. En 2018, je me tenais à la ligne de départ à Ottawa pour les voir partir pour leur 5 km. Au moment où je les saluais et les acclamais, je me suis dit : « Un de ces jours, je vais courir avec eux. » À l’époque, ça faisait sept ans que j’étais aux prises avec mes problèmes de genou. Un an et des poussières plus tard, j’ai enfin eu mon intervention chirurgicale et je me suis accrochée à l’idée de faire la Course de l’Armée avec ma famille comme moyen de passer à travers mon rétablissement. On dirait bien que ça a marché!